mardi 21 décembre 2010

*Discours de Mme Irina Bokova : (français et anglais)*


Discours de la Directrice-générale de l’UNESCO, Irina Bokova, à l’occasion du 65e anniversaire de l’UNESCO

14 décembre 2010

Messieurs les anciens Directeurs généraux, Monsieur le Président de la Conférence générale, Madame la Présidente du Conseil exécutif, Excellences, Mesdames et Messieurs les Délégués permanents, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs de bonne volonté, Mesdames et Messieurs les Artistes pour la paix, Mesdames et Messieurs les Envoyés spéciaux, Mesdames et Messieurs les Membres du Secrétariat, Mesdames et Messieurs,

Bon anniversaire !

Je suis très heureuse de vous souhaiter la bienvenue pour le 65e anniversaire de l’adoption de l’Acte constitutif de l’UNESCO, en présence de trois anciens directeurs généraux, et des membres de toute « l’équipe UNESCO », les Ambassadeurs, les Artistes, les Envoyés spéciaux.

Je voudrais également saluer tous les membres du Secrétariat ici présents.
Vous êtes chacun le visage de notre passion commune, de notre engagement continu au service de nos idéaux, et je m’exprime aujourd’hui avec un sentiment de profond respect, et d’humilité.

Depuis 65 ans, l'UNESCO s'engage à élever les défenses de la paix dans l'esprit des hommes et des femmes, par la coopération internationale dans le domaine de l'éducation, des sciences, de la culture, de la communication et de l'information.

Notre histoire ne fut pas un long fleuve tranquille.
Je retiens cependant que l’UNESCO, portée par un idéal exprimé de façon nette et limpide, et par une action renouvelée chaque fois par des Directeurs généraux de grand talent, a toujours su traverser les épreuves, et s’adapter aux mutations du monde.

L’UNESCO a porté certaines des idées les plus novatrices de la gouvernance mondiale.
Notre Acte Constitutif a servi de socle pour la Déclaration universelle des droits de l’homme.

En 1968, l’UNESCO organisait la première conférence inter-gouvernementale pour réconcilier l’environnement et le développement, et poser les fondements de ce qu’on appelle aujourd’hui le « développement durable ».

Il a fallu plusieurs décennies de plaidoyer, de programmes pilotes de l’UNESCO pour convaincre du rôle de l’éducation comme levier de développement. Ce lien est aujourd’hui, largement partagé, et nous allons étendre cette idée aux domaines de la culture et de la science.

Cette histoire, notre histoire, nous laisse en héritage le devoir d’être ambitieux.
Le mandat de l'UNESCO place notre Organisation dans une situation idéale pour comprendre et faire face aux exigences de la gouvernance mondiale.

Cette position est une chance, qui nous crée aussi de lourdes responsabilités.
Les nations du monde prennent conscience que ce ne sont pas seulement les capitaux financiers ou les ressources naturelles qui façonneront l’avenir, mais aussi notre capacité à valoriser le capital humain, au service du développement durable.
C’est la qualité de l’éducation reçue qui va déterminer notre capacité commune à trouver ensemble des solutions à des problèmes planétaires.

Pour y parvenir, nous devons créer des sociétés du savoir pour les générations futures et donner à tous, hommes et femmes, les moyens réels d’en être parties prenantes.

Nous devons fortifier le dialogue mondial, créer des ponts entre les régions du monde, et nous appuyer sur tous ceux qui existent déjà, réels ou symboliques : les ressources aquifères, les sites culturels ou naturels partagés.
Nous devons en un mot mettre l'humain au centre du développement, ce qui est justement la raison d'être de l'UNESCO, et le sens de mon appel à un Nouvel Humanisme.

Ladies and Gentlemen,
Moving forward requires that we identify the channels and leverage points where change has a multiplying effect across other areas and for reaching for other goals.
As the first female Director-General of the Organization, I see gender equality as one such channel.
Gender equality is instrumental for quickening the pace of change. Equality and equity is a peace and development multiplier. Throughout the world, in so many ways that go unrecognized, women act as custodians of peace and development.
At UNESCO, we will do much more in the future to promote quality education for all, boys and girls, to maximize the role women can play in culture and in science.
I see also the importance of cross-cultural heritage sites and cross-border natural parks, along with the sharing of aquifer resources, as platforms where peace and sustainable development can be built for tomorrow.
These are bridges, just as cities and research centres. We must use them as strategic links in the chain of international solidarity. UNESCO has unique experience and skills to bring to these areas, and we must leverage it.
Responding better to conflicts and disasters is also vital. We are more aware today of the importance of education, science and culture in and after conflict and disaster situations.
DG/2010/142 - Page 3
UNESCO has unique experience to share here – in Pakistan, Afghanistan, and Haiti. Restoring the educational, scientific and cultural fabric of societies is vital for lasting development and reconciliation.
In all these fields, and in the hardest of circumstances, I am convinced we can do better and be stronger. Nehru spoke of UNESCO as the “conscience of humanity”. This ceremony is an opportunity for all of us to come together to restate our commitment to this ambition. This is also a source of strength.
UNESCO’s Constitution embodies an essential humanism that sixty five years after it was drafted remains a compass.
My message today, in times of increasing globalization, of greater connectivity and also of rising uncertainty, with new economic, financial and social challenges, is the call for a new humanism.
For me, a new humanism embodies both the culture of peace and the culture of human rights, including the freedoms of information and expression.
New humanism is about achieving the Millennium Development Goals -- the most humanistic agenda we have ever set.
It is about responding to climate change in ways that are sustainable in the future for the development of all.
It is about protecting and promoting cultural diversity, multilingualism and its relation to biodiversity.
It is about ensuring the rights of indigenous peoples and making the most of their expertise and wisdom.
New humanism points to what I see as the central question raised by globalisation today: how can we manage diversity at a time when our societies and our cities are becoming more complex and more diverse in all aspects?
In considering this question, my message is one of hope and of confidence.
DG/2010/142 - Page 4
UNESCO provides key answers to the questions we face today – questions about how to prevent the fragmentation of humanity and how to build real foundations for development and peace.
The world needs to believe in the power of peace. UNESCO – and all of us present – will and must continue to play this role to the full.
I will do everything that I can in this direction.

Thank you.

UNESCO

Bien à vous,
Morgane BRAVO

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