mardi 24 mars 2009

*COOPERATION MULTIRATERALE AU XXIème SIECLE*

***Le siècle de la MONDIALISATION est le siècle des privations grandissantes : déjà un milliard d’individus sans eau potable, presque un milliard d’illettrés, un nombre toujours grandissant de pauvres (extrême pauvreté), croisement des nouvelles épidémies (risque accrue des pandémies), épuisement prochain des sources d’énergie traditionnelle telle que pétrole, enfin des milliards d’hommes et de femmes ignorantes des dangers et des risques d’un développement qui ne respecte pas la nature et l’environnement, et donc l’HUMANITE ENTIERE - otage de soi-même et donc suicidaire.

La problématique mondiale est constituée des problèmes existants dans chaque société nationale ou locale. Elle n’est que le reflet multiplié de ces dernières. Chacun de ces problèmes porte atteinte à l’existence de l’être humain et surtout à sa sécurité. Voici pourquoi la notion de « SECURITE HUMAINE » doit constituer l’objectif ultime et la mission principale de la coopération multilatérale et de ces institutions, telle que les Nations-Unies (ONU).

La problématique de la sécurité humaine au XXIème siècle est très complexe et diversifiée. Elle ne peut pas se limiter à la politique sécuritaire traditionnelle qui se résume souvent en simple augmentation des forces militaro-policières. Aujourd’hui, elle comporte des aspects aussi divers comme la sécurité alimentaire ou la sécurité informatique. Au cœur de la sécurité humaine se trouve les problèmes environnementaux, ceux de la préservation de la flore et de la faune, ceux de la désertification et du réchauffement de la planète, ceux du manque d’eau potable et de l’utilisation des nouvelles sources d’énergie, ceux de l’exploration des océans et de l’espace.

En même temps, compte tenu que dans l’avenir, il sera de plus en plus difficile et compliquer de maintenir la paix et l’ordre publique (vu l’interdépendance des phénomènes telles que la pauvreté, le chômage, l’immigration clandestine, la criminalité –du également à l’extrême pauvreté-) il sera judicieux à l’ère de la mondialisation (qui est, malheureusement, aussi l’ère des divers GENOCIDES humains –y compris administratif-) de développer la coopération transfrontalière, voir régionale et, en tant que de besoin, une coopération également militaire.

C’est aussi de tenter de répondre à la question : POURQUOI la coopération multilatérale ?

En même temps soulignons que les défis du Monde « mondialisé » ne peuvent pas être confrontés et résolus efficacement par les moyens d’une coopération bilatérale, qui a ses limites pour des raisons historiques, géographiques et scientifiques.

La coopération multilatérale doit s’organiser sur plusieurs niveaux :
- international certainement
- mais aussi et surtout au niveau régional ou continental (les Amériques, Asie, Pacifiques, Afrique, Europe)
- et sous-régionale (pays Arabes, pays des Grands Lacs, pays de Méditerranée)
- mais d’abord aux niveaux nationaux et locaux si l’on veut tenter de résoudre les envies des populations.

Vu les coûts et la complexité des sujets à traiter il serait judicieux de laisser pour la coopération multilatérale, au niveau INTERNATIONAL, uniquement un nombre de questions restreintes, telles que la Paix, le Désarmement et l’Environnement. Un calendrier précis devra être établi avec des dates butoirs. Le nombre des sujets pour la coopération REGIONALE sera plus nombreux et tous seront liés aux problématiques du développement. La coopération au niveau NATIONALE et LOCALE (provinces, communes) devra être la plus varié et directe (commune à commune, école a école, entreprise à entreprise, famille à famille). Cette dernière forme de coopération « multilatérale » devra être confié de plus en plus à des organisations de proximité de niveau non gouvernemental. Dans tous les cas, la nécessité de rendre des comptes et d’être sanctionné devra être un préambule à toutes les formes structurées d’organisation.

LE BESOIN DES INSTITUTIONS APPROPRIES

Aujourd’hui l’ONU, l’UNESCO surtout, et les Secrétariats de ces nombreuses institutions et agences - c’est un jardin botanique ou rare sont les espèces qui répondent aux exigences de la compétence, de l’efficacité et de l’intégrité requises pour remplir leurs missions : assurer le bien de l’être humain dans un monde de paix où il fait bon vivre !

Nous avons plutôt affaire avec un vaste bouquet de fleurs, dont la seule originalité est leur appartenance à diverses nationalités, mais aussi et surtout à une famille (au sens tribal) dirigeant politique ou économique de leur pays. Ces « élites » ne sont pas présentes pour travailler pour le bien de l’humanité entière. Non, ils sont la pour « représenter », souvent sous une couverture diplomatique, les intérêts égoïstes de leurs clans politiques ou leurs familles, ou tout court, leurs propres intérêts. Ce sont les profiteurs du système et ils ont majoritaires.
J’estime qu’aujourd’hui ils représentent 85% du personnel des Nations Unies. Personne ne trouvera parmi ces gens, ceux qui sont issus d’une famille pauvre où de l’immigration. Ils ont été « éradiqués » ; l’exemple de l’Unesco des années 2000 est révélateur ! Le système de quotas géographiques est une faible garantie contre l’hégémonie des pays riches. La plupart des fonctionnaires du système « ONU » provient des pays du Nord.

Autre déficience -c’est le profil du personnel. Aujourd’hui la majorité absolue des employés sont des administratifs (souvent avec la spécialisation finance – commerce). Ces gestionnaires de BUSINESS (peu importe le domaine – agriculture ou culture) sont tous doté de diplômes MBA ou similaires, mais ils sont totalement incompétents dans les domaines qui composent aujourd’hui la problématique mondiale telle que décrite au début de cette note.
La mondialisation ne se résume pas au commerce international et à sa « bonne » gestion. Elle exige un autre corps de professionnels : scientifiques, ingénieurs, éducateurs, médecins, psychologues, artistes, gens de la communication. A ma connaissance, ces dernières catégories représentent aujourd’hui entre 15 et 25% des ressources humaines au Nations Unies, alors qu’ils devraient y être majoritaires. La domination des administratifs et des comptables au sein des institutions du système des Nations Unies mène à une totale technocratisation, voir bureaucratisation du système et de ses méthodes de travail. C’est aussi pour cette raison que De Gaulle a appelé l’ONU « ce grand machin ».
Les problèmes du monde humain exigent une approche humaniste et non pas technocratique. De plus, les technocrates de l’ONU ne sont pas capables d’apporter la réponse aux questions que se pose chaque gouvernement au moment de verser la contribution « obligatoire »: combien ça nous coûte « ce grand machin » et qu’est que il nous rapporte, au moins, en terme financier ?
C’est pour cela, entre autre que les USA, puis la Grande Bretagne, avaient quitté l’Unesco dans les années 1985 et le rapport fait, à l’époque, au gouvernement français y faisait référence ; mais aucune suite ne fût donnée.

LE PRIX A PAYER

Chaque fois, il faut se poser la question : quelle prix l’humanité va t’elle payer pour l’absence, voir la non-ingérence ou la non-intervention de la communauté internationale dans la résolution d’une crise où dans la prévention d’un conflit où d’une catastrophe. Et combien coûte à l’humanité, l’absence de cohérence entre l’action des différentes agences de Nations Unies où la compétitivité au lieu de la complémentarité?

Il serait utile de la part des Etats d’exiger des réponses aux questions telles que : Ca nous a coûté combien, l’absence de l’UNESCO dans la tragédie de Tsunami du décembre 2004 ? Et le retard de l’ONU dans les tragédies du Darfour et du Niger ? Le prix en vies perdues peut-il aussi se chiffrer en monnaie. Combien de millions de dollars USA l’humanité à perdu a cause de ces trois catastrophes ? Quelle est la part de responsabilité des Nations-Unies, de son secrétariat et des états membres présents au conseil de sécurité ?

La responsabilité personnelle et l’obligation de rendre des comptes, est encore une question difficile pour un système, où la plupart des fonctionnaires est protégée par un statut dit « diplomatique ». A quoi sert ce statut pour quelqu'un qui s’occupe de la fabrication des documents ou de la gestion administrative dans un bureau à New York, Genève, Vienne, Nairobi ou Paris, qu’il ne quitte jamais ?
Les fonctionnaires bénéficiant du statut diplomatique ne devraient représenter que 10% du personnel dans les agences, au Siège, et encore. Le reste du personnel doit être considéré comme technique et choisi selon des critères professionnels, pour des missions au plus de trois ans au siège et plus sur le terrain. Cependant, la notion de retour dans leurs pays d’origine doit être prise en compte et, ils doivent pouvoir être intégrer, sans conditions, dans les « structures » de leurs pays pour faire profiter de leurs expériences. Le statut diplomatique pourrait être attribué uniquement soit pour des missions ponctuelles qui comporte un risque pour la vie humaine (missions CAFOR), soit pour ceux qui travaillent en permanence dans les zones à risque.

En conclusion, la coopération multilatérale doit adapter son action, ses structures et ses ressources aux défis et aux exigences de XXIème siècle. La SECURITE HUMAINE doit être au cœur de son action. Mais, PAIX, ENVIRONNEMENT ET DEVELOPMENT DURABLE représentent la triade autour de laquelle doit s’organiser tout un tissu d’activités diverses impliquant tant les gouvernements que les sociétés civiles ou l’être humain.

Deux thèmes sont porteurs de l’avenir pour les sociétés de demain :
« Libertés et Démocraties » (avec un accent particulier sur la
véritable signification du libéralisme - politique, économique ou
autre) et « Echange des Connaissances » (si on veut vraiment
construire les sociétés des connaissances « Knowledge Societies »
et si nous voulons combattre l’ignorance).

Par Bruno Carnez
Président: Académie Internationale pour le Développement en Solidarité

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